Moi, Viviane Fuentes

Je suis née au Brésil dans une « petite » ville de 400 000 habitants. Mes parents séparés, ma mère s’en va bientôt vivre à São Paulo. En1981, à l’âge de 10 ans, le visage traversé d’un éclair dessiné au rouge à lèvre, je décide de l’y rejoindre pour habiter avec elle dans une auberge de jeunesse.

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En arrivant, je vais pour la première fois toute seule au cinéma voir « Recherche Susan désespérément ». J’y découvre une artiste, une femme irrévérente, qui casse les codes et qui est maîtresse de son corps ! Je décide alors moi aussi d’être artiste, ou du moins assez maligne pour perpétuer le plaisir de liberté que j’ai ressenti après cette séance ciné !

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A 18 ans, je commence l’école de théâtre et en tant qu’actrice, je lis et découvre de grands auteurs. Les week-ends sont réservés aux films d’art et d’essai. Le soir, je fréquente les boites underground, concerts de rock, jam sessions, et fais une fixation sur l’histoire du New York des années 70, en proie aux inégalités, à la pauvreté, mais d’où a émergé la Disco, les fêtes et les puissants courants artistiques que cela engendre, le Pop art, le graffiti et le rap.

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A 23 ans, je commence à écrire à tout va : poésie visuelle, contes érotiques, rédaction publicitaire, scenarios, articles culturels. Il faut que je laisse une trace au monde de ce j’ai vu et vécu.

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A 40 ans, je déménage en France sans parler français et me dirige donc vers l’art visuel où la langue n'est pas une barrière. Raconter une bonne histoire est le fil rouge de mon travail. Peu à peu, les portraits de mes icônes pops vont devenir le fil conducteur de ma narration artistique. Icônes dont, à travers les histoires, c’est aussi la mienne qui se dessine au marqueur sur toile de polyester. Ironie, humour, couleurs pétillantes saupoudrées d’un bon zeste de tropicalisme s’invitent dans mon univers plastique. Dans mes œuvres, toiles et cadres baroques vont de pair. Je mixe le moderne et l'ancien, à la recherche de l’atemporalité, créant ainsi ma propre mythologie contemporaine.